Une bonne surprise des amiEs de ch’nord dans la boite aux lettres ce midi : quelques exemplaires du dernier EP de TRAITRE, groupe lillois devenu incontournable en quelques années pour quiconque s’intéresse un tant soit peu au punk, à la oi! ou tout simplement aux groupes sincères… Et parce qu’on ne se refait pas et que le punk est politique, voilà 2 titres enregistrés post-mortem et couchés sur vinyle pour soutenir le RAJ-coll., un réseau de collectifs anti-répression bien utile par les temps qui courent…
Prix libre, tous les bénéfs partent en soutien… fais pas ton rat !!
« Ce disque est en soutien au RAJ-Collective, le Réseau d’autodéfense juridique collective. Ce réseau rassemble des collectifs anti-répression qui s’organisent dans différentes villes et coins de l’hexagone. Si, par les temps qui courent, quand on parle de répression on pense en premier lieu aux violences policières, il ne faut pas oublier que la mâchoire judiciaire peut aussi broyer des vies, que les tribunaux infligent les peines quotidiennes d’une justice de classe ordinaire. Lutter pour l’émancipation, lutter contre ce monde, nécessite encore et toujours de s’y confronter. Dans la rue, dans les cellules de garde à vue, dans les box des tribunaux, dans les geôles des prisons, les lieux des peines qu’on nous inflige sont multiples. Du premier coup de matraque à la sortie du placard, nombreux sont les moments autour desquels on peut tenter de s’organiser pour ne laisser personne isolé·e face à la la vengeance d’un État toujours prompt à mater de la révolte. La prison sert à endolorir à l’intérieur pour mieux effrayer à l’extérieur. Les coups et les mutilations servent à blesser une partie d’entre nous pour tétaniser tout·e·s les autres. Il n’y a pas de bavures malencontreuses, il n’y a que des tentatives d’annihilation du geste collectif. Ces dernières années, la pression policière et judiciaire n’a cessé de s’intensifier. Aujourd’hui, n’importe qui prenant un tant soit peu au sérieux les questions liées à l’exploitation, à l’organisation collective, la santé, l’écologie, ou la défense d’espaces contre ce monde marchand peut désormais être traité·e en ennemi·e d’État. Prendre acte de l’exaltation sécuritaire des politiques, flics et magistrats pousse à s’organiser en réseaux pour échanger sur les tactiques et stratégies de défense adéquates. Les structures de RAJ-collective sont des outils qui, depuis la lutte, tentent de construire de la solidarité là où les cognes et la loi espèrent et prévoient que l’isolement l’emporte. Ne pas se dissocier, ne pas construire sa propre défense aux dépens d’autres inculpé·e·s : ce ne sont pas là les principes d’une morale prescriptive, mais des moyens de renforcer la lutte et de continuer à répondre collectivement aux attaques individualisées. Les différentes structures du RAJ-collective essaient de développer ces bases (entre autres) avec des avocats. D’abord pour que les personnes interpellées puissent être assistées en garde à vue si elles le veulent, puis pour assurer la défense lors des procès. Et pour ça, il y a besoin de thunes. Pour les mandats en prison aussi, parce que cantiner même le minimum nécessaire coûte cher. Ces dernières années, les collectifs anti-répression se sont multipliés. Sans aucun doute parce que la répression s’est intensifiée mais aussi parce que des pratiques collectives ont été partagées. Diffuser des infos sur l’évolution du maintien de l’ordre et des techniques de répression, et donc aussi sur les violences de la police, apparaît aujourd’hui indispensable. Connaître les droits des interpellé·e·s, des inculpé·e·s, des prisonnier·e·s, sans illusion sur ce qu’est le droit, savoir à quoi s’attendre en cas de procès, malgré les crasses toujours plus surprenantes, éclaircir le rôle et le fonctionnement de l’institution judiciaire, délibérément rendue floue pour nous dessaisir de notre propre défense, sont tout aussi indispensables quand on se retrouve dans leurs filets, ou quand un·e proche s’y retrouve. RAJ-collective et les collectifs qui le composent diffusent donc ce genre d’infos, par le biais de flyers, de bulletins, de feuilles de choux ou par le biais d’ateliers d’auto-formation. Une partie de ces infos se trouve sur rajcollective.noblogs.org Les collectifs d’autodéfense juridique accompagnent aussi les proches des arrêté·e·s, soutiennent les victimes de violences policières, qu’elles aient été blessé·e·s lors de manifs ou dans leur vie quotidienne, et suivent les inculpé.e.s lors des procès, des incarcérations. Autant de raison pour faire de ce disque l’occasion de participer aux caisses de solidarité des collectifs du RAJ-collective. Et de vous inviter à penser à comment les remplir régulièrement près de chez vous ou là où ça barde. La solidarité est notre arme ! «