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Monoi! « Sea, Sex And Oi! »

Et voilà le premier album du meilleur groupe de oi! réunionnais !

Trois vieux brisquards du rock péi (Kil Kil, Rocksteady Sporting Club, Holysoul…) et une rookie qui assure le taf à la basse réunis pour envoyer 10 titres à tondre un rasta blanc !

Ça nous cause des classiques du genre (je vous le fait de mémoire, y’a pas d’insert avec les paroles et elles ne sont pas dispos sur leur bandcamp… c’qui est quand même dommage, même pour un groupe de oi!… Ah ! Ah !) : le foot, le tatouage, la bagarre, l’amitié… mais aussi de la perte d’un être cher et de manque, de bistrots comme lieu de sociabilisation et de partage et enfin de la déportation d’enfants réunionnais orchestrée par les pouvoirs publics vers la (f)rance métropolitaine dans les années 60/70 afin de « repeupler » les régions en baisse de natalité (notamment La Creuse) ; enfants bien souvent enlevés à leur famille à coups de manœuvres dégueulasses et qui finiront par servir de main d’œuvre corvéable à merci et gratuite (rassurez vous, l’esclavage a bien était aboli le 20 décembre 1848 à La Réunion…ouf!). Au milieu de tout ça on retrouvera plus ou moins deux reprises dont l’excellente adaptation en créole du « Pas d’voyou dans mon bar ! » des Trotskids.

Le son est top (l’incontournable Nico Magi aux manettes !), la pochette vaut son pesant de skineries avec le décalage qui va bien et c’est coproduit par un mix de labels d’ici et d’ailleurs : Mass Prod, Bourre Pif Records (officiellement le plus réunionnais des labels métropolitains ! ;)), Allstand 974, Maudit Tangue et y’a même la Bello qui y va de son p’tit billet ?! (Comme quoi le communisme, on en dira c’qu’on veut mais quand même hein ! ^^) – LP 10 titres –

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Trajectoires « témoignages de la scène punk DIY des années 90 à nos jours »

Trajectoires se veut, à travers les témoignages et interviews de différents acteurs de la scène punk DIY depuis une trentaine d’année, une réflexion sur l’évolution des pratiques au sein de celle-ci : passant d’une réelle volonté de rupture avec les pratiques marchandes, de construire les choses ensemble autrement, d’ériger d’autres rapports au monde quitte à en rester dans les marges à l’intégration et l’utilisation des codes de la société spectaculaire marchande, vidant la révolte et la subversion de son contenu pour n’en garder que la façade, les transformant ainsi en arguments marketing… tout ceci grandement facilité par l’avènement des nouvelles technologies au début de ce siècle et la position quasi hégémonique aujourd’hui des réseaux sociaux.

On y retrouve les propos de Guéna SUBVERSIVE WAYS, Vincent EMERGENCE, Christophe STONEHENGE, Silvain & JB LA FRANCE PUE, Nico DESTRUCTURE, Romain VEHEMENCE et des trois personnes à l’origine du projet.

Très intéressant pour quiconque se pose des questions sur ce qui devrait différencier un groupe punk d’un groupe de rock lambda, différence qui a tendance à se perdre, et pourquoi le punk en est là aujourd’hui…

Présentation très classe au format bouquin (12,5 x 20,5 cm – 172 pages), couvrante sérigraphiée et intérieur riso, prix libre ! (toutes les thunes récoltées iront à une caisse de soutien antirép).

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Famille D’Accueil

Famille D’Accueil est un quatuor franco-polonais basé en panamie qui nous sort son premier LP et ça m’fait bien plaisir ! (en fait c’est le pressage sur vinyle, bleu, de leur démo K7/bandcamp sortie y’a une grosse année et qui avait mis corda bien du monde…)

Punk hardcore infusé de diverses influences, morceaux courts et pas linéaires pour un sous, 10 titres qui causent souvent avec poésie et en les questionnant de dominations (religieuses, sexistes, spécistes, capitalistes, fascistes), d’isolement et d’addiction, de guerre et de migration… y’a aussi deux adaptations de poèmes de Fernando Pessoa et une reprise (qui n’était pas sur la démo) de SIEKIERA, groupe polonais des années 80… Quoi dire d’autre à part que c’est très bon ?!

Ah ben si, l’artwork que je trouve également très chouette ! Il s’en dégage un côté sombre et crade alors qu’on est quand même dans la représentation de p’tits animaux meugnons et l’utilisation de couleurs plutôt inhabituellement « flashy »… on est loin des codes du genre et c’est ça qui est bon, très réussi !

Pour faire court, si le meilleur du punk polonais et, plus proche de nous, des groupes comme Blanche Neige/Mon Dragon te parlent c’est assurément un disque pour toi ! (si t’as simplement bon goût ça marche aussi ! Ah ! Ah !)

A l’image du groupe, c’est sorti par des labels français et polonais : l’incontournable Stonehenge DIY, le plus réunionnais des labels polonais aka D.I.Y Koło Records (Tukatukas, fénwär), FIGHT FOR YOUR MIND et UP the PUNX Rec. ! -Lp 10 titres –

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Krokodil

A Reims, y’a une clique de bons gens qui font de bons groupes depuis longtemps mais la plupart du temps l’espérance de vie de ceux ci ne dépasse pas les quelques concerts chez les copinEs et, dans le meilleur des cas, l’enregistrement d’une démo a diffusion relativement confidentielle…

La première fois que j’ai vu Krokodil, c’était y’a maintenant une bonne dizaine d’année dans le sous sol de l’Ecluse, lieu occupé et autogéré de la capitale champenoise par les bons gens susnommés, pour ce qui était plus une répète public qu’un concert. Le groupe n’était encore qu’un duo mais les riffs nerveux et entêtants de la gratte et la batterie en mode turbo patate m’avaient parlés directs. Je les avais revus ensuite quelques fois, désormais augmentés d’un bassiste et d’un chanteur et à chaque fois ça m’avait mis bien !

Depuis je savais que le groupe continuait de jouer à l’occasion, qu’il avait sorti une split K7… mais en bon groupe rémois, se faisait plutôt discret… jusqu’à il y a quelques mois et l’annonce, à mon grand plaisir, de la sortie de cet album coproduit par Emrenadur, Bisounours Prod, Fuck a Duck, Yoyodynerecords , Senseless Acts of Anger, Araki Records et Poutrage Records . L’exception qui confirme la règle donc ! (Bon, tradition rémoise oblige, s’est quand même passé 3-4 ans entre son enregistrement et sa sortie…)

Voilà donc enfin ces 9 titres que j’écoute très régulièrement depuis tant tout m’y plait : c’est nerveux, ça beugle, ça vie ! Aucun ennui ici, que le morceau dure 41 seconde ou 9 minutes, que ça nous cause d’anticapitalisme, de bruler les prisons, de soulèvement populaire ou d’arrogance en sarouel… et puis cette surprenante reprise, qui pourrait être anecdotique mais qui le fait grave, de « Tonton du bled » du 113 (lé lé la !) et qui démontre à qui en douterait qu’on est aussi là pour se marrer… (de même que les autocollants glissés dans la pochette qui déclinent le nom du groupe selon différents codes et stéréotypes musicaux).

Bref, perso t’as bien compris que je suis conquis et si t’aime les trucs qui tendent vers le néo crust (et particulièrement la vague espagnole) et le screamo je t’invite fortement à y jeter au moins une oreille ! – LP 9 titres –

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fénwär

Bon, pour la jouer en toute transparence, j’ai participé au pot commun pour que ce disque existe et surtout, je joue dans le groupe… je suis donc quelque peu « partie prenante » et c’est bien plus qu’un simple objet à mes yeux, y’a carrément des p’tits bouts de moi dedans ! (Reste à savoir lesquels ! Ah ! Ah)

De la conception des morceaux bien avant de se dire qu’on en ferait un disque aux choix faits ensuite : du Steve Albini péi aka Nico Magi pour l’enregistrement et le mixe ; de l’incontournable Will Killingsworth pour le master ; de l’incroyable artiste réunionnaise BELLY (frite powa ! <3) pour illustrer la pochette jusqu’aux différents coproducteurs, vieux compagnons de route ou chouettes rencontres plus récentes, tout est en partie de ma faute (au moins pour un tiers, le reste à cause de mes deux acolytes pour sûr ! ^^)… et tous les défauts que j’y vois ou y entends aujourd’hui sont des choses à côté desquelles je suis passé quand il aurait été le moment de les corriger, tant pis, c’est l’jeu ma pauv’ Lucette… si ce n’est donc pas un disque parfait, il est à notre image et j’en suis particulièrement content pour tout ce qu’il représente !

Concernant la chose en elle même, on y trouve 11 titres d’anarchopunk aux accents crustpunk et aux rythmes en D chaloupés… ça cause de sourires muselés, de destruction de notre écosystème, du fait que sortir dans la rue pour une femme puisse encore être assimilé aujourd’hui à entrer dans l’arène, de rapport de séduction peu élégant, de la possibilité d’agir sans argent ni but lucratif et de la nécessité de détruire le capitalisme pour accéder à un monde meilleur pour touTEs, de fête qui ne prends pas, d’épanouissement sexuel quelque soit les pratiques tant que tout le monde y consent, de prosopagnosie, de l’importance de la coexistence de différents moyens de lutte et de résistance, violents ou non, face à leur monde qui lui, ne rechigne jamais à utiliser la violence quand il se sent menacé… et puis y’a aussi une reprise de Discharge (Hear nothing see nothing say nothing) et une autre de Nailbomb (Wasting Away).

Tout ça pour dire que ça ne sera pas le disque le plus hype de l’année mais que je l’aime comme il est. Vous vous en ferez bien votre propre avis et ne doutez pas qu’il me passera certainement bien au dessus ! Ah ! Ah ! – LP 11 titres –

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Cuir « Album Album »

Le p’tit dernier de CUIR, « Album Album » vient fraichement de débarquer dans la distro et tu devrais connaitre la recette maintenant : synthpunk vénér de looser pour les loosers !

Ça cause de liche, de zone, de tension, de rades mais aussi d’espoir dans les coins (Ah! Ah!), deux morceaux avec des feats dont une reprise de Dry Heaves.

C’est toujours un projet solo sur disque, c’est toujours sorti par le bon gars d’Offside Records et les autres projets du gazier (Sordid Ship, Coupe Gorge), eux aussi très bons sont toujours dispo en distro et c’est pas normal ! – LP 10 titres, vinyle translucide rosé –

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Pespective #8,5

PERSPECTIVE, ici en mode « demi » numéro histoire de relancer la machine 15 ans après le dernier numéro sorti et 20 ans pile poil après le numéro 1, il sent bon la brique et le plat pays (mais pas que) sur 28pA5 !

Pas d’interview pour ce retour mais quelques textes bien sentis sur la “scène” : y appartenir ou non, se mettre à l’écart et y revenir, ne pas toujours s’y retrouver et y être pourtant inévitablement lié tant elle façonne notre rapport au monde… Le tout toujours écrit simplement, avec recul, amour, sincérité et sans leçon à donner…c’est peu dire que ça a fait écho chez moi plus d’une fois !

Également au menu une rétrospective des moments les plus marquants vécus en 20 ans de concerts et, zine de janvier oblige, quelques top-listes disques/concerts 2023 par différentes personnes ce qui permet toujours en poussant la curiosité de découvrir de chouettes trucs ! (ou de se dire qu’il y en a qui ont quand même des goûts de merde ! Ah ! Ah !)

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Coupe Gorge « Silence De Mort »

Arrivée toute fraiche en distro du dernier COUPE GORGE sorti encore une fois chez les gaziers de Offside records …

Une intro épique suivie de onze morceaux de hardcore punk teigneux et sombre aux quelques relents de oi! de bon goût, le son claque, pochette ouvrante, disque aux éclats peinturlurés par ta p’tite soeur sur vinyle translucide… tout est de grande classe !

Ah et puis si tu doutais encore, ils sont bretons, ce qui en soi est déjà un gage de qualité, et on y retrouve des gens qui fricotent aussi dans des groupes comme Syndrome 81, Cuir, Sordid Ship… LP 12 titres –

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Permafrost #03

Voilà le grand retour pour son troisième numéro et après neuf années de pause, de PERMAFROST, cette fois imprimé sur papier journal au format tabloïd !

On y trouve une discussion avec le sympathique groupe qui s’est retouvé au milieu d’une hype postcovid un peu malgré lui aka Oi Boys, une interview avec un collectif Food Not Bomb thailandais, un dossier « résistance au travail » avec l’interview bien chouette de l’ami qui m’en mets plein les mirettes à chaque fois, le bien nommé Äke Anställning, moustachu imberbe (c’qui compte c’est dans la tête) et accessoirement auteur du Travailleur de l’extrême, ainsi que celle des russes d’Antijob.net … Dans le même dossier, quelques conseils de sabotage généreusement dispensés par la CIA lors de la seconde guerre mondiale mais qui peuvent tout à fait trouver leur place dans une temporalité plus récente…et en vrac : une discussion autour de Mark Fisher, une grosse chronique sur cette musique (du diable) qui mène à la prison, un chouette texte autour de la “sans doute première héroïne féministe de comics” Halo Jones d’Alan Moore, moult paroles de punks en ville ainsi que quelques chroniques de zines et bouquins… Vingt pages et c’est prix libre ma gueule !

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Fort Gono #12

Zine de « Récits d’ici et d’ailleurs » qui retrace certaines rencontres et expériences de son auteur, surtout au cours de ses années passées en Indonésie/Malaisie… mais aussi en tant qu’instit’ auprès d’un public « difficile » ainsi qu’un texte écrit par une invitée et qui s’annonce être le premier chapitre d’un livre en gestation… 20pA4 et c’est gratos ! (même que les n° 10 et 11 sont toujours dispos, forme plus « classique » avec qq intws, chroniques etc. mais c’est toujours très chouette, qu’ils sont gratos aussi et qu’avec le code promo PAILLENQUEUE974, si tu m’en prends deux, je t’offre le troisième! Ah ! Ah! )