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La Classe A Dallas

Äke, le plus breton des auteurs suédois, encensé par la critique pour son bestseller « Le Travailleur De L’Extrême » revient au format zine et ça lui va comme un slip au guitariste de Manowar !

On y retrouve quelques textes précédemment publiés dans son zine à succès « Paul Emploi » mais non retenus pour le bouquin susmentionné, des textes parus dans d’autres zines (Deadline, Rotten Eggs Smells Terrible) et surtout de l’inédit avec des textes inspirés par des p’tits films délirants qu’il se fait tout seul et quelques uns de ses rêves tout aussi délirants… on y croise rien de moins que des frites sauce Alain Delon, Eddy Mitchell et Ozzy Osbourne discutant chez le coiffeur, un ragondin géant « Magnum » à la moustache fournie comme il se doit, une étude musicosociologique sur le Gabber, une façon d’envisager un match de foot qui rendrait ce sport bien plus intéressant, Dick Rivers en trottinette décapotable, un concours de couscous revisité à coup de pain-frite, un concert de post-punk qui se termine en partie de Motus ou un karateka qui n’aime pas trop Calogéro… toujours aussi fendart, grand moment de lecture assuré ! 14,85 x 21 cm – 56 pages.

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Traitre « Vers Un Nouveau Deuil »

Une bonne surprise des amiEs de ch’nord dans la boite aux lettres ce midi : quelques exemplaires du dernier EP de TRAITRE, groupe lillois devenu incontournable en quelques années pour quiconque s’intéresse un tant soit peu au punk, à la oi! ou tout simplement aux groupes sincères… Et parce qu’on ne se refait pas et que le punk est politique, voilà 2 titres enregistrés post-mortem et couchés sur vinyle pour soutenir le RAJ-coll., un réseau de collectifs anti-répression bien utile par les temps qui courent…

Prix libre, tous les bénéfs partent en soutien… fais pas ton rat !!

« Ce disque est en soutien au RAJ-Collective, le Réseau d’autodéfense juridique collective. Ce réseau rassemble des collectifs anti-répression qui s’organisent dans différentes villes et coins de l’hexagone. Si, par les temps qui courent, quand on parle de répression on pense en premier lieu aux violences policières, il ne faut pas oublier que la mâchoire judiciaire peut aussi broyer des vies, que les tribunaux infligent les peines quotidiennes d’une justice de classe ordinaire. Lutter pour l’émancipation, lutter contre ce monde, nécessite encore et toujours de s’y confronter. Dans la rue, dans les cellules de garde à vue, dans les box des tribunaux, dans les geôles des prisons, les lieux des peines qu’on nous inflige sont multiples. Du premier coup de matraque à la sortie du placard, nombreux sont les moments autour desquels on peut tenter de s’organiser pour ne laisser personne isolé·e face à la la vengeance d’un État toujours prompt à mater de la révolte. La prison sert à endolorir à l’intérieur pour mieux effrayer à l’extérieur. Les coups et les mutilations servent à blesser une partie d’entre nous pour tétaniser tout·e·s les autres. Il n’y a pas de bavures malencontreuses, il n’y a que des tentatives d’annihilation du geste collectif. Ces dernières années, la pression policière et judiciaire n’a cessé de s’intensifier. Aujourd’hui, n’importe qui prenant un tant soit peu au sérieux les questions liées à l’exploitation, à l’organisation collective, la santé, l’écologie, ou la défense d’espaces contre ce monde marchand peut désormais être traité·e en ennemi·e d’État. Prendre acte de l’exaltation sécuritaire des politiques, flics et magistrats pousse à s’organiser en réseaux pour échanger sur les tactiques et stratégies de défense adéquates. Les structures de RAJ-collective sont des outils qui, depuis la lutte, tentent de construire de la solidarité là où les cognes et la loi espèrent et prévoient que l’isolement l’emporte. Ne pas se dissocier, ne pas construire sa propre défense aux dépens d’autres inculpé·e·s : ce ne sont pas là les principes d’une morale prescriptive, mais des moyens de renforcer la lutte et de continuer à répondre collectivement aux attaques individualisées. Les différentes structures du RAJ-collective essaient de développer ces bases (entre autres) avec des avocats. D’abord pour que les personnes interpellées puissent être assistées en garde à vue si elles le veulent, puis pour assurer la défense lors des procès. Et pour ça, il y a besoin de thunes. Pour les mandats en prison aussi, parce que cantiner même le minimum nécessaire coûte cher. Ces dernières années, les collectifs anti-répression se sont multipliés. Sans aucun doute parce que la répression s’est intensifiée mais aussi parce que des pratiques collectives ont été partagées. Diffuser des infos sur l’évolution du maintien de l’ordre et des techniques de répression, et donc aussi sur les violences de la police, apparaît aujourd’hui indispensable. Connaître les droits des interpellé·e·s, des inculpé·e·s, des prisonnier·e·s, sans illusion sur ce qu’est le droit, savoir à quoi s’attendre en cas de procès, malgré les crasses toujours plus surprenantes, éclaircir le rôle et le fonctionnement de l’institution judiciaire, délibérément rendue floue pour nous dessaisir de notre propre défense, sont tout aussi indispensables quand on se retrouve dans leurs filets, ou quand un·e proche s’y retrouve. RAJ-collective et les collectifs qui le composent diffusent donc ce genre d’infos, par le biais de flyers, de bulletins, de feuilles de choux ou par le biais d’ateliers d’auto-formation. Une partie de ces infos se trouve sur rajcollective.noblogs.org Les collectifs d’autodéfense juridique accompagnent aussi les proches des arrêté·e·s, soutiennent les victimes de violences policières, qu’elles aient été blessé·e·s lors de manifs ou dans leur vie quotidienne, et suivent les inculpé.e.s lors des procès, des incarcérations. Autant de raison pour faire de ce disque l’occasion de participer aux caisses de solidarité des collectifs du RAJ-collective. Et de vous inviter à penser à comment les remplir régulièrement près de chez vous ou là où ça barde. La solidarité est notre arme ! « 

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Extreme Noise Terror « Phonophobia »

Un autre groupe qui a mis pas mal de monde d’accord mais là plus de soleil, plus de sourire… il est déjà bien trop tard, on évolue dans la brume anglaise, la bombe est sur le point de péter et on a la rage. EXTREME NOISE TERROR commencent à jouer dans le milieu des années 80 et vont évoluer d’un punk hardcore déjà bien vénér à des trucs plus grind et metaloïde en passant par le crust dont ils sont l’un des groupes pionniers.

« Phonophobia » sort en 1991 et il est pile poil dans cette vague crustcore émergente, envoie une bonne mandale à la face du monde et inspire pas mal de gens, laissant sa marque sur de nombreux groupes jusqu’à aujourd’hui à l’instar de leurs comparses de DOOM ou NAPALM DEATH avec qui E.N.T. échangeront des membres à l’okaz.

Voilà hein, faut aimer c’qui « peak » un peu mais c’est c’qu’on appelle un classique ! Ici c’est de la version remixée et remasterisée, sortie en 2016 par Agipunk qu’il s’agit. – LP 10 titres –

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Accidente « Pulso »

Accidente fait parti de ces groupes que personne n’a vu venir et qui a mis tout le monde d’accord en peu d’temps dans les bas fonds du punk rock avec la sortie de leur première démo en 2011 ; quasi épuisée dans la foulée et aussitôt pressée (puis repressée) sur vinyle par une tripotée de labels européens avant d’enchainer sur deux autres albums… « Pulso » est leur troisième et dernier en date, sorti en 2016 on y retrouve tous les ingrédients du groupe madriléne : ce chant féminin mélodique et hyper péchu identifiable de suite, des guitares catchy et nerveuses, une basse qui galope et une batterie tendue qui porte le tout pour accompagner des paroles à la fois personnelles et ancrées « socio-politiquement »…un groupe sous le signe du soleil et on se surprend, le sourire aux lèvres, à presque se laisser croire qu’il n’est pas trop tard… bref ça sent la patate, la bintje même et ça c’est bon signe ! 🙂 – LP 10 titres –

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Bakounine « Is There Any Point In This? »

Le nouvel album de Bakounine est dans la place et il a la classe !

Bakounine sont bretons, jouent du crustpunk sauce d-beat depuis une bonne dizaine d’années, sont particulièrement productifs et n’ont pas de barbe (à la limite une p’tite moustache par ci par là ! Hé ! Hé !)

Sur ce disque, p’tit changement de personnel avec l’arrivée de Manu (Litovsk, Broken…) au chant et Guéna (Aside, Years Of Decay, Cave Ne Cadas…) à la basse et ça le fait grave ! Une chouette pochette, des textes qui causent de remise en question du milieu punk, de la place donnée aux personnes en situation d’handicap dans nos sociétés, de l’ampleur qu’ont pris les « réseaux sociaux » dans nos vies et de l’absence de recul sur leur utilisation y compris dans les sphères dites « alternatives », des déclarations de haine à un huissier et à la (f)rance mais aussi un appel à se serrer les coudes, un hommage à l’ami Clive parti trop tôt et une jolie déclaration d’amour d’un père à sa fille autiste… la musique assure, le son est bon, leur meilleur skeud en date ! (et c’est pas parce que j’ai « mis au bout » comme on dit pour que le disque sorte que j’dis ça…tiens d’ailleurs, ça en fait quasi une prod péi ça non ?) – LP 10 titres –

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Zounds « Can’t Cheat Karma »

« Can’t Cheat Karma » LP est une compilation des cinq premiers EP du groupe sortis entre 1980 et 1984 sur CRASS Records et Rought Trade pour faire vite : Can’t Cheat Karma, Demystification, Dancing, More Trouble Coming Everyday et La Vache Qui Rit, autant dire qu’on est bien content de pouvoir se les écouter d’une traite et sans que ça nous coute un bras pour se les procurer !

C’est donc parti pour une remontée dans le temps de 13 titres et 35mn entre punkrock, postpunk voire quelques incartades pop de hautes volées pour l’un des groupes incontournable de la scène anarchopunk de l’époque.

C’est la seconde prod du tout nouveau label londonien Sealed Records qui se spécialise dans la réédition des petits bijoux d’époque devenus difficiles à trouver sans se ruiner (la première prod était l’album d’Omega Tribe, autre pépite !) – LP 13 titres.

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G.L.O.S.S. « Trans Day Of Revenge »

G.L.O.S.S. pour Girls Living Outside Society’s Shit est un groupe queer de fast core politisé provenant de Olympia (berceau du mouvement Riot Grrrl, Bikini Kill tout ça tout ça…) qui a eu son p’tit effet sur la « scène » au milieu de cette décennie avec deux EP (une démo et un EP pour être tatillon) et une attitude irréprochable : actions de soutien à Black Lives Matter, aux sans abris, antifascisme, féminisme… Elles s’offriront même le luxe de refuser le contrat de 50 000$ que leur proposait Epitaph ne se reconnaissant pas dans la logique commerciale et l’affiliation à la multinationale Warner Bros de ces derniers.

« Trans Day Of Revenge » est leur deuxième et dernier EP… si t’aimes quand ça va vite sans raconter de conneries et sans taper de poses, il est pour toi ! – EP 5 titres –

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Aus Rotten « …And Now Back To Our Programming »

second album des américains d’Aus Rotten, groupe phare de l’anarchocrustpunk des années 90 et encore une référence aujourd’hui (sérieusement, suffirait de compter le nombre de patch avec leur logo sur les punks à travers le monde, ça doit arriver en bonne position derrière CRASS ! (ou malheureusement The Exploited mais on se cantonnera aux groupes sérieux ! :))).

Pour certainEs leur meilleur album (moi j’avoue je préfère  » The Rotten Agenda « , le suivant…) avec le morceau fleuve qui donne le titre à l’album et couvre toute la face A, près de 16mn… et il faut bien ça pour décrire le chouette monde que les multinationales nous ont programmées avec tellement de soin qu’il serait dommage de le refuser…

Sur la face B, 6 titres aux textes toujours aussi loin des habituels « morceaux slogans » qui démontent le patriarcat et les attributions de genre, la vivisection, le capitalisme et pourquoi il lui faut des pauvres, des migrants, de la main d’œuvre corvéable pour exister…assurément le haut du panier ! – LP 7 titres –

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L.A.N.E « Teaching Not To Pray »

Alors les angevins de LANE (pour Love And Noise Experiment) et leur premier 10″ « Teaching Not To Pray sorti l’année dernière oscille généreusement entre rock noisy, pop mais toujours en gardant ce côté frais et n’est pas sans rappeler certains morceaux de Les Thugs (comme ça ce s’ra fait !), même chanteur/guitariste, même bassiste…ça doit pas être pour rien ! – 10 » 4 titres –

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Biała Gorączka « Spokój »

Le premier album de Biała Gorączka,  » Spokój  » est enfin sorti en vinyle l’année dernière et c’est pas trop tôt ! (il aura fallu attendre 15 ans !)

J’avoue avoir une p’tite faiblesse pour la scène polonaise et ce disque fait tout simplement parti de mes favoris…une louche d’anarchopunk anglais à la Conflict, des « lalala » à la Béruriers Noirs et cette fameuse touche polonaise…on ajoute à ça un discour et une position forte antisexiste, antihomophobie, antifasciste, antiautoritaire… (anarchiste quoi !) et on a clairement là un disque majeur qui a influencé une tripotée de jeunes punx à l’est et qui est malheureusement resté bien trop méconnu dans le reste du monde…hé ben il n’est jamais trop tard !

C’est toujours sur l’excellent label Pasazer, servi sur un double vinyle ( 3 faces gravées) dans une pochette gatefold classieuse en carton retournée… un cornet de frite là dessus et on se surprendrai presque à penser que notre monde va bien ! – 2xLP – 19 titres –

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