Après 3 EP qui ont bien fait monter la sauce, 𝗦𝗵𝗲𝗲𝗿 𝗠𝗮𝗴 sort son premier album « 𝗡𝗲𝗲𝗱 𝗧𝗼 𝗙𝗲𝗲𝗹 𝗬𝗼𝘂𝗿 𝗟𝗼𝘃𝗲 » sur 𝗦𝘁𝗮𝘁𝗶𝗰 𝗦𝗵𝗼𝗰𝗸 𝗥𝗲𝗰𝗼𝗿𝗱𝘀 pour la version européenne. Les quatre gaziers et leur chanteuse envoient 12 titres entre hardrock 70’s, garage et pop rock, genre Thin Lizzy, Jackson 5 et les Strokes sont sur un bateau et personne tombe à l’eau…le tout avec un esprit et des textes dignes des meilleurs punks rockeurs, parfait pour tracer sur la route du littoral, soleil couchant, les cheveux au vent au volant de ta 206 décapotable ! Les critiques « spécialisés » y voient le futur du rock américain, c’est dire ! – LP 12 titres –
Los Crudos est un groupe chicanos de chicago hyper actif dans les années 90 avec un discours sociopolitique fort sur l’impérialisme nord américain, les violences policières, la place des latinos aux états unis, la xénophobie, les inégalités économiques…et une attitude DIY sans faille. Morceaux chantés en espagnol, courts et rapides, l’essence même du hardcore ! Ce double LP discographique nous offre rien de moins que 66 morceaux (hé ouai !), il est d’abord sorti en 2015 aux états unis par le « zine » collectif Maximum Rock’N’Roll (fondé au début des années 80 et 420 numéros à ce jour ! http://www.maximumrocknroll.com/) pour soutenir ses activités avant d’être repressé l’année suivante par le tout bon label londonien 𝗟𝗮 𝗩𝗶𝗱𝗮 𝗘𝘀 𝗨𝗻 𝗠𝘂𝘀 et se voit emballé dans une pochette ouvrante et accompagné d’un livret de 40 pages comportant les paroles, reproductions d’affiches et autres joyeusetés ! – Double LP 66 titres –
Le deuxième album des brésiliens de 𝗧𝘂𝗻𝗮, « 𝗗𝘂𝗽𝗹𝗮 𝗙𝗮𝗰𝗲 » est comme le dirait Pascal Sevran (RIP) conceptuel : 4 thèmes pour 8 chansons qui fonctionnent par paire sur le mode thèse/antithèse, parce que le monde est rarement noir ou blanc et que la réalité peut être multiple… Musicalement Tuna c’est du punk rock clair et péchu avec un guitariste au jeu pas linéaire pour un sous, une rythmique qui assure et une chanteuse ultra énergique et parce que le punk est plus que de la musique, plusieurs membres du groupe sont aussi bien impliqués dans les milieux anarchistes de Sao Paulo : centre social, orga de concerts de soutien, infokiosque, distro… et pour avoir croisé leur route au détour d’un rade du pas d’calais je peux vous assurer que ce sont des gens adorables ce qui ne gâche rien ! Bref, un disque cool, par un groupe cool, pour des gens cools ! Écoutez aussi leur premier album « O mudo mundo com a nossa voz » qui est une petite tuerie ! (au cas ou, les deux se téléchargent là : http://tunapunkrock.com/?page_id=49) – LP 8 titres –
On mélange un peu des deux chroniques précédentes et hop, on a le split EP 𝗕é𝗿𝘂𝗿𝗶𝗲𝗿 𝗡𝗼𝗶𝗿/ 𝗛𝗮𝗶𝗻𝗲 𝗕𝗿𝗶𝗴𝗮𝗱𝗲 ! Sorti à l’époque (1988) en soutien à la revue anarchiste Noir & Rouge et réédité en 2016 dans le même esprit pour soutenir la revue Courant Alternatif de l’Organisation Communiste Libertaire. Même pochette poster, mêmes morceaux : la fameuse « Makhnovtchina » face Bérus, texte longtemps attribué à un anonyme ukrainien (voir à Makhno en personne dis !) sur un air « traditionnel » et considéré comme un chant de lutte d’époque (autour de 1920 en gros…) ; on sait aujourd’hui qu’elle a en réalité était écrite par Étienne Roda-Gil dans les années 60 sur l’air du Chant des Partisans russes… Étienne Roda-Gil, si t’as du mal à situer, bien qu’issu d’une famille anar catalane s’étant réfugié en (f)rance suite à la guerre d’espagne et sympathisant CNT c’est surtout l’auteur de morceaux qui ont animés les meilleures boums et autres mariages somptueux pendant des décennies : « Alexandrie Alexandra », « Joe le taxi »… ainsi que d’une flopée d’autres titres pour les plus « grands », de Johnny à Julien Clerc en passant par Patricia Kaas… quel talent ! 😀 Face Haine Brigade on a droit à deux inédits : « Charleston » et « Nox Lupi », le chant féminin s’est fait la malle depuis l’album et ça perd un peu en personnalité du coup… – EP 3 titres –
Ça n’devrait pas être une grosse découverte pour grand monde avec 𝗕é𝗿𝘂𝗿𝗶𝗲𝗿 𝗡𝗼𝗶𝗿 « 𝗖𝗼𝗻𝗰𝗲𝗿𝘁𝗼 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗱é𝘁𝗿𝗮𝗾𝘂é𝘀 », leur deuxième album… sorti en 1985, c’est celui qui amorce la transition entre la période « dépressive » (néanmoins très bonne : Nada, Macadam Massacre…) du groupe et sa période « festive » (Abracadaboum et sa suite…) les textes s’éloignent de l’aspect tourmenté et plus introspectifs des débuts pour glisser vers quelque chose de plus universel et fédérateur avec les hymnes (hé ouai !) que peuvent être des morceaux comme « Petit Agité ! », « Vivre Libre Ou Mourir », « Porcherie ! », « Hélène Et Le Sang » (je pourrais quasiment citer tous les titres en fait !) « fustigeant tour à tour la paranoïa sécuritaire, les camisoles chimiques, le viol ou l’extrême-droite. » La musique quant à elle devient plus « touffue », s’enrichit de rythmiques plus soutenues et diverses alors qu’apparaissent les chœurs qui deviendront en quelque sorte l’une de leur marque de fabrique… A part le nom du groupe écrit en orange plutôt qu’en rouge, cette réédition est en tous points similaire à l’originale, avec sa pochette ouvrante tout ça, tout ça ! – LP 11 titres –
On
reste à lyon mais on remonte au siècle dernier (wahou !) avec
𝗛𝗮𝗶𝗻𝗲 𝗕𝗿𝗶𝗴𝗮𝗱𝗲 et leur unique album « 𝗦𝗮𝘂𝘃𝗮𝗴𝗲𝘀 », grand
classique anarchopunk français sorti sur leur propre label (Bébé Rose
Productions) en 1987, réédité en 2015 par 𝗔𝗿𝗰𝗵𝗶𝘃𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗹𝗮
𝗭𝗼𝗻𝗲 𝗠𝗼𝗻𝗱𝗶𝗮𝗹𝗲 et remasterisé pour l’occasion. Haine
Brigade c’est gratte/basse/batterie/saxo/chant mixte, des textes
impliqués politiquement sans êtres moralistes et souvent désabusés, à
l’image de la société qu’ils décrivent… textes
qu’on relit aujourd’hui en s’disant que 30 ans plus tard y’a
malheureusement pas grand chose qui a changé… Je pique un bout de
leur biographie officielle parce que ça m’semble dur de faire mieux :
« Pour eux, être politisé, ce n’est pas avoir une idéologie qui les guide
mais c’est s’occuper de leurs affaires et de ce qui se passe autour
d’eux en prenant position. Aucun d’eux ne croit au Grand Soir de la
Révolution. Ils pensent plutôt que l’anarchie est une façon de vivre
quotidienne, les yeux grands ouverts sur la réalité, l’esprit critique
toujours en alerte même vis à vis de leurs propres actes, en refusant le
plus grand nombre de normes (sociales, culturelles, vestimentaires…)
et en sachant que les ennemis de leur liberté sont tous ceux qui leur
imposent des contraintes, qui ont les moyens de diriger leur vie (les
chefs, les idéologues, les religieux, les armées, les flics et l’Etat).
Vivre l’anarchie c’est combattre ces oppressions à chaque instant et
ouvrir le plus possible d’espaces de tolérance, de luttes, de
créativité. » (http://hainebrigade.free.fr/html/biographie.htm) Gros pouce bleu t’as vu ! 🙂
Sinon la playlist est exactement la même que la version d’époque mais
le vinyle est passé du noir au jaune canari pour sa réédition, classe ! –
LP 12 titres –
Premier album pour ce groupe lyonnais qui envoie ses 9 morceaux de punk chanté essentiellement en français et espagnol, entre La Fraction et Mon Dragon (c’est Fleur, la chanteuse de ces derniers qui chante également dans Missratched, ça aide !) et pis dans le lot y’a une reprise un poil « dubifié » d’un vieux morceau des Cure c’qui est plutôt une preuve de bon goût ! (Reprendre un vieux Cure, le côté dub reste discutable… :D) En plus la pochette est d’Ivan Brun, dessinateur que j’aime beaucoup (jetez un oeil à son taf à l’okaz’ : http://ivanbrun.tanibis.net), que d’mande le peuple ! – LP 9 titres –
𝗡𝗲𝗿𝘃𝗼𝘀𝗮𝘀 est un power trio qui nous vient des amériques (Columbus – USA) et qui nous joue un punk rock froid et nerveux bien classieux ! Un peu comme si The Vicious avait copulé avec The Estranged pour accoucher d’une fille si tu vois d’quoi j’parle…(ouai c’est pas toujours facile ! Hé ! Hé ! Et t’as pas encore lu la suite…) Ce disque 7 titres est en fait le pressage européen par 𝗕𝘂𝗶𝗹𝗱 𝗠𝗲 𝗔 𝗕𝗼𝗺𝗯 de la face C de leur premier album sorti aux états unis en 2013 par Let’s Pretend Records sous une forme double LP (18 titres) : un vinyle tout ce qu’il ya de plus classique, une face A et une face B, accompagné d’un second vinyle avec du son gravé sur une seule face, ici dénommé face C, l’autre face de ce deuxième vinyle (qu’on peut aussi appeler face D ! Ah ! Ah !) étant sérigraphiée. Pour l’europe les allemands de P. Trash Records avaient sorti une version 11 titres ne comportant que le premier disque de l’édition américaine et laissant donc de côté les 7 derniers morceaux de l’album originel… Build Me A Bomb rattrape le coup en sortant ces morceaux, toujours sur une seule face et avec une sérigraphie sur l’autre (une tête de punk rockeur extraterrestre). Pfiou, voilà une chronique aussi alambiquée qu’alphabétique, perso j’vous conseillerai plutôt de pécho la version américaine si vous pouvez comme ça vous avez tout d’un coup mais à défaut celui la fait déjà bien l’affaire ! – MLP 7 titres –
Retour aux années 80 avec 𝗟𝗲𝘀 𝗥𝗮𝘁𝘀 et le repressage par 𝗡𝗶𝗻𝗲𝘁𝗲𝗲𝗻 𝗦𝗼𝗺𝗲𝘁𝗵𝗶𝗻𝗴 et 𝗔𝗭𝗠 de leur premier album « 𝗧𝗲𝗾𝘂𝗶𝗹𝗮 », sorti à l’origine en 1987 chez Gougnaf Mouvement. 9 titres de punk rock français comme on savait l’faire à l’époque… des bonnes guitares, une batterie simple et efficace, une basse qui roule, un chant clair et les chœurs qui vont bien, c’est un peu c’que je préfère de leur discographie (avec « C’est bien parti pour ne pas s’arranger » leur excellent disque suivant quand même !), après ils prendront un virage plus rock que punk et bon, chacun ses goûts hein ! – LP 9 titres –
Avec le split LP 𝗟𝗲𝘀 𝗙𝗼𝘀𝘀𝗼𝘆𝗲𝘂𝗿𝘀 𝗦𝗲𝗽𝘁𝗶𝗸 / 𝗣𝘀𝘆𝗰𝗵𝗼 𝗦𝗾𝘂𝗮𝘁𝘁 « 𝗗𝗼𝗻’𝘁 𝗧𝗵𝗶𝗻𝗸 » on commence à s’éloigner un peu de Lille via Carvin (méfie te !) et Dijon mais on reste dans la famille puisque Les Fossoyeurs ont été formé vers 2010/2011 par la moitié des membres de La Société Elle A Mauvaise Haleine (j’en parlais juste avant) qui voulaient faire une musique plus… « grand public » (Ah ! Ah ! Spéciale dédicace les copinEs!). Chez Les Fossoyeurs Septik, pas de grattes distordues donc, elles sont remplacées par deux guitares électro-acoustiques et soutenues par une basse ronde et une batterie péchue pour aboutir à une espèce de chanson française politisée à l’énergie punk. Sur l’autre face c’est leurs copains de Psycho Squatt qui s’y collent, groupe anarchopunk de la fin des années 80 qui s’était séparé après un très bon double EP vers 1989 pour se reformer en 2010, sortir un album et enfin ce split. Psycho Squatt c’est deux guitares, basse, batterie, chant féminin, saxo, des choeurs et un rendu qui sonne toujours très « alternatif 80’s » je trouve, faut pas voir ça de façon péjorative et ça à au moins le mérite de les sortir du lot de ce qui peut se faire aujourd’hui… Chaque groupe reprends (au moins) un morceau de l’autre, bien cool comme projet ! – LP 10 titres + CD 12 titres –
