Limp Wrist sort l’album que voici (son premier) en 2001 et pouaaah la grosse mandale d’entrée de jeu avec le tube » I Love Hardcore Boys / I Love Boys Hardcore » !
Groupe phare de la scène aujourd’hui auto-étiquetée queercore réunissant des zikos gays issus des 4 coins des états unis avec la volonté de monter un projet mettant en avant cet aspect de leur identité (on retrouve notamment au chant l’excellent et immédiatement identifiable Martin Sorrondeguy, également vocaliste pour les tout aussi excellents Los Crudos…).
Limp Wrist vient secouer cette scène hardcore/punk gangréné par les comportements et remarques homophobes plus ou moins » pour rire » en 18 morceaux et 14 mn…ou comment retourner le stigmate et faire en 2/2 de la fumeuse vanne « ah ben c’est pas de la musique de PD hein ! » une insulte pour tout groupe, sérieux si seulement le tiers des groupes de bons mâles hétéros pouvaient envoyer autant…
C’est sorti par l’incontournable label La Vida Es Un Mus (http://lavidaesunmus.com/) et accompagné d’un livret 16p. avec paroles, photos, dessins, infos…classe ! – LP 18 titres –
Mois : juin 2020
No FX : Baignoires, Hépatites Et Autres Histoires
Hey y’a Mon Cul (http://moncul.org) qui vient de sortir la version française du bouquin sur NOFX écrit par eux mêmes & Jeff Alulis, NOFX : BAIGNOIRES, HEPATITES & AUTRES HISTOIRES.
Chaque membre y raconte à tour de rôle et chronologiquement des tranches de vie, de la genèse du groupe (voir un peu avant) dans le Los Angeles bien violent du début des années 80 puis pendant la trentaine d’année qui suit lors de leurs voyages à travers les USA et le monde. Des histoires communes à tout le groupe, perçues et racontées différemment selon tel ou tel membre mais aussi des histoires persos vécus en parallèle de NOFX, parfois ignorées des autres membres et qui jettent en retour un éclairage sur tel ou tel période du groupe.
Ambiance que j’ai trouvé à mi-chemin entre un film de Larry Clark et un épisode de South Park, conneries plus ou moins grasses et plans trash, la quatrième de couverture nous vends des » histoires de meurtre, viol, suicide, addiction, fausse-monnaie, émeute, bondage, maladie incurable, euthanasie, yakuza et dégustation d’urine… » et ne ment pas, assez incroyable !
Pas de souci si tu n’aimes pas NOFX (c’est mon cas), ça se lit facilement et on y trouve un intérêt au delà de l’histoire du groupe en elle même… y découvrir l’évolution d’ados un peu paumés issus de la classe moyenne américaine plutôt blanche en star du punk rock conservant une certaine intégrité nous permet au final d’avoir un regard sur ce que pouvait être le punk à L.A. à une époque donnée puis sur l’émergence de cette scène punk américaine » à roulettes » et si ça ne va pas me faire aimer leur musique, ça aura au moins permis de me les rendre plus sympathiques que je ne l’aurai cru !
Si tu aimes NOFX, c’est le livre qu’il te faut, simplement ! – 352 p. 16 x 24 cm –
La Fraction « La Vie Rêvée »
Encore un matin comme le dit si bien Jean-Jacques…On prends les mêmes et bim ! « La Vie Rêvée », troisième et dernier album en date de La Fraction pour encore plus de punk rock ultra efficace, toi même tu sais ! – LP 10 titres –
La Fraction « Aussi Long Sera Le Chemin »
« Aussi long sera le chemin », le deuxième album de La Fraction, groupe de punk rock parisien qu’il n’est plus vraiment la peine de présenter (sinon c’est sérieusement le moment pour toi de réviser tes classiques !) tant ça doit être l’un des groupes français les plus ancien encore en activité aujourd’hui (wahou ! 26 ans, quand même… ça y est, j’suis vieux !) et tant ils suscitent une unanimité certaine bien au delà de nos frontières ! Un son, un jeu de guitare et surtout un chant (« so frenchy! » dixit un paquet de non-francophones croisés ici ou là au hasard de la route) immédiatement identifiable. 10 titres de punk rock classieux donc, mais tu dois déjà être au courant… – LP 10 titres –
The Fight « Maldicion »
Une petite dernière chronique polonaise avec le seul album (malheureusement) de The Fight : Maldicion.
Enfin pas tout à fait polonaise puisque leurs morceaux sont en anglais et que leur batteur est allemand et est plus connu pour jouer avec les hardcoreux hollandais de Vitamin X… Petit indice donc sur ce que ça donne ici musicalement : ça joue vite oui mais propre, on ajoute à cela un chant féminin hyper véner (y’a plein de bonnes raisons de l’être mais être une femme dans notre société qui à du mal à se défaire de Papa Triarcat suffit encore aujourd’hui) et on enrobe le tout d’un drapeau noir du plus bel effet et hop, super disque pour un super groupe ! – LP 12 titres –
Le Travailleur de L’Extrême
Ä𝗸𝗲 𝗔𝗻𝘀𝘁ä𝗹𝗹𝗻𝗶𝗻𝗴, auteur suédo-breton, guitariste d-beat et expert en arpèges postpunk quand il ne hante pas le pôle emploi du coin ou les boites d’intérims armoricaines, ne traine pas accroché derrière un camion-poubelle, entre deux caisses de légumes ou sur un transpalette… aime coucher sur papier ses plus belles aventures, notamment dans le monde joyeux du travail précaire…
Voici donc 𝗟𝗲 𝗧𝗿𝗮𝘃𝗮𝗶𝗹𝗹𝗲𝘂𝗿 𝗱𝗲 𝗹’𝗲𝘅𝘁𝗿ê𝗺𝗲, édité par les 𝗘𝗱𝗶𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗖𝗠𝗗𝗘 (https://editionscmde.org/) qui regroupe une petite vingtaine de ses histoires entre pomelo chinois, Dis Chaaarge !,PQ en lévitation et biture à l’hosto.. L’humour claquant et le gros sens de la connerie de Äke, couplés à son impossibilité de les contenir plus de 4 secondes l’amènent dans des situations improbables (mais néanmoins réelles !), souvent loufoques et forcements drôles !
Et même si on se marre tout le long de ce livre on en oublie pas moins ce que ces tranches de vie révèlent de notre société, comme le rappelle la 4ème de couverture :
« À l’heure où le droit du travail disparaît dans les limbes, où les attaques du néolibéralisme n’ont jamais été aussi fortes, on lira avec délectation ces récits qui nous rappellent la réalité de la production capitaliste – absurde, risible, et parfois tragique –, et qui nous poussent surtout à nous engager dans la seule voie possible pour y résister : le sabotage ! »
Ces textes étaient déjà sortis il y a quelques années de cela dans les trois numéros de Paul Emploi, excellent zine que notre glabre ami publiait alors et trouvent ici une seconde jeunesse sous forme de livre. Si tu connais déjà les zines, rien de bien neuf si ce n’est que ça fait plaisir d’avoir ces textes bien imprimés et regroupés dans un même bouquin par contre si ça ne te dis rien, voilà une bonne okaz’ de te rattraper ! – 13,5 x 21,6 cm – 96 pages –